50 000 selon les manifestants, 10 000 selon la police…
À Bussy-Saint-Georges, c’est pareil : entre les chiffres du maire et ceux de l’État, il y a comme un léger écart.
Yann Dubosc a lancé sa campagne municipale en fanfare, chiffres à l’appui. Mais quand on regarde d’un peu plus près, les données de l’État sont un peu différentes. Plus grave, cette communication électorale masque la réalité : des caisses vides, un effondrement des ratios financiers et une ville toujours plus endettée en moyenne que les autres villes de même taille. Certes, Bussy a connu sur le plan financier des heures sombres autour de 2010. Mais se contenter d’être moins pire qu’hier, est-ce digne d’un projet d’avenir ? Et cacher la réalité aux citoyens, est-ce une bonne stratégie électorale ?
Yann Dubosc, notre maire, débute sa campagne électorale avec trois chiffres “miracles” !

Des chiffres qui ne collent pas tout à fait avec ceux de l’État sur l’endettement de Bussy-Saint-Georges
Le Ministère de l’Économie et des Finances publie chaque année les Comptes individuels des collectivités locales, accessibles à tous. Ces chiffres — contrôlés, vérifiés et publics — sont la référence la plus solide pour retracer la situation financière d’une commune. Nous avons donc choisi d’utiliser ces données officielles, disponibles depuis les années 2000, pour le tableau ci-dessous.

Comme vous le voyez dans le tableau ci-dessus, nous avons quatre périodes de référence.
- 2013 = dernière année de mandat du précédent maire Hugues Rondeau
- Une période où Chantal Brunel est maire et Yann Dubosc, adjoint aux finances (2014-2016)
- Le premier mandat de Yann Dubosc (décembre 2016 à mars 2020)
- Le second mandat de Yann Dubosc (mars 2020 à mars 2026)
Prenons d’abord, la question de la dette ! 42 % de baisse de la dette ? Impressionnant… si l’on commence le calcul il y a 12 ans en 2013 !
- Première surprise : pourquoi remonter à 2013 pour parler d’un bilan 2020–2026 ? Parce que qu’à l’époque c’était vraiment pire ?? Ou parce que restreindre le bilan au second mandat de Yann Dubosc n’est pas vraiment positif ?
- Deuxième surprise : selon les chiffres de l’État, la baisse réelle de la dette n’est que de 36 %, dont seulement 10 % sur le mandat en cours. Quels sont vos sources Monsieur le maire ? Les données de l’Etat sont publiques et non contestables. C’est pourquoi nous nous permettons de les republier en ligne ci-dessus.
Le bilan financier de Yann Dubosc est donc nettement moins positif quand on regarde de près les chiffres. En cause, la ville s’est réendettée en 2024 et en 2025 !!
Des chiffres qui masquent la réalité financière actuelle de la ville
Mais ce qui nous fait vraiment peur pour l’avenir c’est que la caisse est vide !! Et ça, c’est un problème que Yann Dubosc préfère ne pas aborder. Comme si finalement ne pas communiquer sur un problème, c’est l’effacer.
Lorsque Yann Dubosc commence son mandat de maire en 2017, il y a 30 millions d’euros d’excédents financiers. Aujourd’hui, l’endettement a un peu baissé certes mais les excédents, qui ont permis à la ville de tenir, ont été aspirés par le train de vie de la commune entre 2017 et 2025.
Avez-vous un plan « B » pour le futur Monsieur le Maire ?? La commune reste au-dessus de l’endettement moyen des villes de même taille : 1 359 euros par habitant face à une moyenne en France de 986 euros par habitant dans les communes comparables (chiffres 2024). Rappelons que les ratios financiers de la ville n’étaient pas bons en 2024, en dessous de la moyenne nationale. Cela faisait 10 ans que ce n’était pas arrivé ! Et au lieu de calmer le jeu en 2025 et de commencer une cure d’austérité, vous repartez avec des projets préélectoraux plein les poches et un nouvel emprunt ! Une stratégie risquée quand les finances publiques sont déjà sous tension. Résultat : ces ratios deviennent catastrophiques en 2025.
Ces ratios ne sont pas de simples chiffres : ils reflètent la santé financière réelle des communes.
J’imagine, Monsieur le maire, que vous avez eu un trou de mémoire en faisant votre affiche pour l’élection municipale de 2026.

Les détails dans notre précédent article ci-dessous.
La baisse des impôts fonciers
Sur son bilan, le maire met en avant la baisse des impôts fonciers de 20 % en trois paliers : 2015, 2017 et 2023. Ici aussi, heureusement que l’on ne se focalise pas sur le dernier mandat où seuls 10 % de baisse ont été votés.
Nous nous sommes quand même, par souci de rigueur, replongés dans les débats budgétaires de 2015 et 2017 (en ligne sur le site de la la mairie) pour vérifier les baisses. En 2015, il s’agit d’une baisse de la taxe d’habitation qui n’existe plus. Ce serait une faute de calcul de cumuler cette baisse de taxe d’habitation avec une baisse de taxe foncière. Ici aussi, quelles sont vos sources Monsieur le maire ? Comment faites-vous vos calculs ?
En 2017, nous avons 2 % de baisse de taxe foncière. En 2023, 10 % de baisse de taxe foncière. En tout, nous avons 12 % au maximum de baisse et non 20 %.
Nous continuons à payer en 2025 beaucoup plus d’impôts que dans les communes de même taille : 1 150 euros par habitant à Bussy contre 793 euros par habitant (moyenne nationale des communes de même taille).
Attention au marketing électoral
En conclusion, le bilan du maire est un beau morceau de marketing électoral ! Des chiffres positifs soigneusement choisis, une réalité simplifiée, et beaucoup d’angles morts. Est-ce que cacher la réalité dans un bilan est une bonne idée pour une campagne électorale ??


