Nous poursuivons notre diagnostic financier de la ville de Bussy-Saint-Georges… et les incohérences s’accumulent. Depuis cinq ans, notre maire affirme avoir désendetté la ville. Mais les chiffres de cette année révèlent une réalité bien différente, qui sonne comme une véritable trahison : la ville a contracté de nouvelles dettes entre 2020 et 2025, au point que nous faisons aujourd’hui quasiment du surplace en matière de désendettement.
Résultat : malgré un remboursement massif (27,5 millions d’euros) en 5 ans, la dette n’aura diminué que de 4,7 millions ! Un effort budgétaire considérable… pour un impact quasiment nul. Bussy-Saint-Georges restera donc, à l’issue de ce mandat, l’une des communes les plus endettées de France.
Comment en est-t-on arrivé là ? La construction précipitée de plusieurs nouvelles écoles a déséquilibré les finances de la commune mais le vrai danger à plus long terme, c’est le piège dans lequel nous sommes tous coincés : un urbanisme incontrôlé qui alourdit les charges sans fin. Et tout cela se fait au détriment de la qualité de vie des habitants. Sans une remise à plat du modèle économique de la ville, l’équilibre est tout simplement intenable. Réveillons nous !
Preuves et chiffres officiels à l’appui
Juste avant le début du mandat de notre maire actuel, la dette de Bussy-Saint-Georges s’élevait à 47,5 millions d’euros. Entre 2020 et 2025, 21,4 millions d’euros de nouveaux emprunts ont été contractés.
On a presque emprunté autant que l’on a remboursé sur cette période !!
On a réussi entre 2020 et 2025, une prouesse budgétaire incroyable : débourser 27,5 millions d’euros pour alléger la dette de… 4,7 millions. À ce rythme, nous allons faire du sur place encore longtemps. Bussy-Saint-Georges reste donc solidement ancrée parmi les communes les plus endettées de France, avec 42,8 millions d’euros d’endettement en 2025, soit 45 % de plus que la moyenne des communes.
Cher, inefficace, et sans issue !
Le tableau ci-dessous est extrait de ce qu’on appelle le « Budget Administratif » de la ville de Bussy. Cela correspond au bilan financier réel que la ville formalise chaque année.

Rappelons que ce résultat est obtenu sur fond d’effondrement des ratios de bonne santé financière de la ville de Bussy en 2024 et 2025.
Comment en est-on arrivés là ? Plusieurs facteurs se conjuguent.
Premier facteur : 3 groupes scolaires sortis de terre en un temps record, sans pilotage précis des besoins en termes de nouveaux habitants ; une erreur stratégique lourde de conséquences. Ici aussi, notre maire biaise la réalité. Il prétend que les groupes scolaires sont pris en charge par l’Etat (EpaMarne) à la hauteur de 80 %. Or, dans la réalité, nous, Buxangeorgiens, nous en prenons 50 % avec nos impôts. Et justement, c’est ce 50 % qui vient de déséquilibrer fortement les finances de la ville.
Premier facteur du naufrage financier : trois groupes scolaires construits à toute vitesse, sans véritable planification des besoins réels générés par les nouvelles familles qui s’installent à Bussy. Une erreur stratégique aux conséquences durables. Et là encore, le maire travestit la réalité. Il affirme que ces écoles sont financées à 80 % par l’État (via EpaMarne). Faux. Vérifications faites… Ce sont les Buxangeorgiens qui en paient la moitié, via leurs impôts. Et c’est précisément ce reste à charge de 50 % qui explique le basculement des finances de la commune dans le rouge.
Nous en voulons d’ailleurs beaucoup au maire de n’avoir pas suffisamment défendu les intérêts de Bussy-Saint-Georges en acceptant sans résistance les obligations de construction imposées à la commune avec en face : uniquement 50 % de prise en charge des coûts générés par la construction de nouveaux groupes scolaires.
Ce n’est pas grâce à son action que le rythme des constructions a ralenti entre 2020 et 2023, mais uniquement à la parenthèse provoquée par la crise du COVID. Et dès que les conditions l’ont permis, il a relancé les chantiers de plus belle, voire il les a accélérés pour rattraper le « temps perdu ». Il suffit de regarder autour de nous !!
Cette situation est intenable, car elle empêche la commune de sortir durablement de ses problèmes de dette. On tourne en rond… Il est temps de trouver une solution !
Pourtant on avait encore 21 millions d’euros dans les caisses de Bussy-Saint-Georges en 2020…. et nous payons 50 % de plus d’impôts locaux que dans les communes comparables. Mais tout cela est véritablement « aspiré » par le train de vie de la commune.
Résultat : aucun des grands projets prévus à Bussy, et annoncés lors des dernières élections, n’a encore pu être réalisés !!
Le vrai problème de Bussy-Saint-Georges est systémique. La ville est enfermée dans un engrenage. Tant qu’aucune limite n’est fixée au rythme des constructions, sans contreparties à la hauteur, le développement s’emballe… et les dépenses avec lui. Si on ajoute à cela, 20 % de plus de dépenses que les autres communes de même taille, la situation n’est évidemment pas durable. Tant que le modèle économique de Bussy ne sera pas repensé en profondeur, rien ne changera. Nous n’aurons jamais les moyens d’investir dans ce qui compte vraiment : notre qualité de vie, nos loisirs, la culture, la dynamique commerciale du centre-ville, des locaux pour plus d’associations sportives et artistiques, etc.
Ce déséquilibre, nous l’avions dénoncé dès notre arrivée au Conseil municipal en 2020. En témoigne cet article d’avril 2021 ! Déjà 4 ans… et rien n’a été fait…